Le petit pédé
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09 21 Le lendemain, me revoici, accompagné d'une dizaine de
collègues, pour le repas de midi, dans un bon restaurant. Je me suis
bien fait enculer et ça va mieux, l'humeur est excellente. Nous
avons réservé, mais soudain – quel bruit aura bien pu courir –
voici que mes compagnons, d ela façon la plus mufle, tiennent à me
reléguer seul à une table subalterne. Bien que le restaurant soit
comble, le personnel en trouve une. Je mange., sans grand appétit
évidemment. Ne voilà-t-il pas qu'un de ces merdeux qui m'ont
empoisonné l'existence vient s'installer près de moi, tout sale,
tout isolent, de cette insolence particulièrement collante qui feint
la plus parfaite tendresse pour mieux se foutre de votre gueule :
brailler "Coffignon Tête-de-Con", n'est pas en effet le
meilleur moyen de s'attirer mes grâces.
Et
même, alors que je le repousse, les inconnus des tables voisines se
mettent à me blâmer ! Alors je pars. Sans rien payer. Il ne
manquerait plus que cela. Je crains de plus que ce petit merdeux ne
me rejoigne en traversant à pied la cour d'honneur qui s'étend
devant ledit restaurant, véritablement très chic : il faut vraiment
que nous soyons entrés par les arrières pour ne pas nous en
apercevoir. Et que fait ce petit dégoûtant dans un tel cadre ? Le
fils du patron sans doute ? Cette race d'enfants de putes ne comprend
que le poing dans la gueule. Heureusement, passée la grille, les
trottoirs grouillent d'une foule pressée indifférente. Ce sont des
groupes de touristes russes, où je repère un grand moujik à hautes
bottes ; celui-ci est normal, comme on dit ; il ne me suit pas, ne
cherche pas à m'aborder pour obtenir Dieu sait quelle répugnante
faveur.
J'échappe
donc à la fois aux pédérastes, et aux petits pubères pustuleux
qui les condamnent avec une vomitive grossièreté. Cela rassure de
marcher ainsi, incognito, dans une foule qui parle une autre langue.
Cependant, à part le point de vue, que peuvent-ils bien chercher,
tous ces touristes , au sommet de la côté des Quatre-Pavillons de
Bordeaux ? Ma ville-malgré-moi s'est agrandie aux dimensions d'une
capitale ! Pourquoi son centre-ville se trouve-t-il à présent au
sommet de ladite côte, qui naguère en marquait la sortie ?…
Vous voyez comme c'est beau chez moi ? Venez me voir au 4 avenue Victoria 33700 Mérignac. Et si vous ne venez pas, regardez Joséphine ange gardien.
Lisez-moi ! "Mangez-moi, mangez-moi, mangez-moi !"
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