Du latin pour les fachos
"Il
s'est baigné dans les flots glacés du Rhin, rigidis
(...) undis Rhenus, allitération
en "r", j'en frissonne, "de la Saône, du Rhône, de
la Meuse" (en premier lieu le site de Lyon, sa ville natale),
"de la Marne, de la Seine, du Lez" – curieux : il existe
deux Lez, l'un en Ariège, l'autre en Hérault, mais l'encyclopédie
nous en révèle en troisième, affluent du Rhône : il nous plairait
d'y voir encore un hommage de Sidoine à sa région natale – non,
c'est celui de Montpellier : sans doute, nous dit Loyen, ce fleuve
rappelait-il quelque chose à Majorien personnellement.
Mais
l'énumération se poursuit, que Majorien se soit ou non
effectivement baigné dans ces cours d'eau ; estimons-nous heureux
que le prétendu poète ne les affuble pas chacun d'une épithète
censée correspondre à sa caractéristique : "le Lot, l'Allier,
de l'Aude, du Wahal" – quel grand écart ! Le bras méridional
du delta du Rhin, qui reçoit la Meuse ! Il fut donc partout, ce
vaillant Majorien ! Capable de bondir d'un bord à l'autre du
troupeau menacé de l'Empire ! quelle admiration ! quelle aigreur
chez son général, rongé de jalousie ! Même, le voilà contraint de
reconnaître que son subordonné "a bu l'eau de la Loire coupée
en morceau à coups de hache" ! Elle était bien bonne en ce
temps-là. "Quand il défendit Tours qui redoutait la guerre, tu
n'étais pas là" : ce tutoiement intempestif n'est certes pas
celui d'un monologue auto-accusateur, mais celui de la femme,
wisigothe – tout s'explique ! ces Barbares sont des femmes néfastes
! - qui excite la jalousie de son époux.
...NOUS
PASSONS DU VERS V 157 AU VERS V 211 eh bien tant mieux, toujours
autant de redites en moins
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